Francesca Raoelison décide de fonder son organisation après une formation d’éducateur par les pairs.
Qui lui ont appris que les violences commencent souvent par la violence psychologique allant progressivement jusqu’à la violence physique.
Elle s’est donc éprise d’un goût soudain à cette cause et décide de faire des recherches plus poussées.
La suite de l’histoire elle nous la raconte dans ce brève interview.
(1): Pouvez-vous présenter l’association que vous avez fondée ?
Au départ, j’avais prévu de lancer Omena après mes études. Cependant, lorsque j’ai présenté un projet pour rompre le cycle des abus verbaux et psychologiques à Madagascar, j’ai changé d’avis. Il y a quelques mois, sur les réseaux sociaux, j’ai partagé ma vision : celle de promouvoir l’intelligence socio-émotionnelle à Madagascar afin de prévenir et de combattre la maltraitance psychologique. En quelques jours seulement, la vidéo a été partagée des centaines de fois et visionnée des milliers de fois, non seulement par la diaspora malgache, mais aussi par des gens du monde entier. Des centaines de personnes victimes de violence non-physique sont venues vers moi pour me confirmer que ce problème, est belle est bien une réalité à Madagascar.
Omena est donc parti d’un besoin et d’un constat : les abus émotionnels, on en parle peut voir pas du tout à Madagascar. Nous voulons donc sensibiliser les gens sur les violences psychologiques afin d’en favoriser la prévention.
(2): Présentez nous les activités de votre association et le(s) public(s) qui en bénéficie(nt).
Notre mission est illustrée dans notre logo. « Omena » est un jeu de mots en malgache. Le mot ”Omena » signifie « donner, fournir ». Il est combiné à « Mena », qui signifie « rouge ». Sur le logo, on a utilisé une carte rouge (Karatra mena) pour dire : stop aux violences. Grâce à un programme de soutien et de prévention, nous souhaitons développer l’intelligence socio émotionnelle des enfants et des jeunes. Notre objectif est de les rendre capables d’identifier et de repérer les signes avant-coureurs des relations toxiques ou des comportements malsains. Ils pourront donc signaler ces incidents lorsqu’ils se produiront dans leur communauté.
Nous effectuons des interventions sur le terrain et offrons également du contenu éducatif sur nos réseaux sociaux. Même si nous tenons à éduquer dès le plus jeune âge, nous avons aussi du contenu destiné aux parents et aux adultes.
(3): Maintenant parlons un peu des personnes qui font vivre l’association : Combien sont-elles ? Quelles sont leurs tâches ?(4): Comment peut-on adhère à votre association ?
leurs taches ?
Omena compte une centaine de volontaires, essentiellement de la diaspora Malagasy. Nos bénévoles se trouvent un peu partout dans le monde et nous aident à sensibiliser les gens sur la violence psychologique.
Nous avons essentiellement une quinzaine de Team leaders. Chaque team a des tâches spécifiques et une organisation qui lui est propre. Entre autres, il y a les équipes de : management, traduction, gestion de communautés et créations de contenu, programmation… Nous continuons à travailler sur la structure d’Omena en ce moment.
Cependant, nous avons une vision commune, un objectif qui nous rassemble : briser le cycle des abus émotionnels, non seulement à Madagascar, mais partout dans le monde! Surtout, nous voulons véhiculer un message d’espoir.
(4): Comment peut-on adhérer à votre cause et mouvement ?
Nous avons mis en place un processus très simple pour les personnes qui veulent adhérer à la cause. Il s’agit d’un formulaire à remplir. Si le profil correspond à nos valeurs et répond aux besoins de l’association, nous contactons les aspirants pour finaliser leur inscription. Nous ne recevons pas de candidatures pour le moment, mais pour ne rater aucune nouvelle de l’association, nous vous invitons à nous suivre sur les réseaux sociaux.
Instagram : https://instagram.com/omenamovement
Facebook : https://www.facebook.com/omenamovement/
Twitter : https: //twitter.com/omenamovement
TikTok : https://vm.tiktok.com//Omenamouvement
(5): Pour quelles raisons Madagascar ?
Il est vrai que la maltraitance non-physique est présente partout dans le monde. Toutefois, j’ai décidé de commencer le travail d’Omena à Madagascar, car c’est là d’où je viens. Là-bas, les violences psychologiques sont encore un sujet assez tabou. Ce n’est pas quelque chose que l’on reconnaît et dont en discute, même si les conséquences deviennent visibles à l’âge adulte. Il est temps de lever le voile sur ce concept et de briser le cycle des abus verbaux, émotionnels et psychologiques.
(6): Quelles sont vos actions sur le terrain ?
Nous intervenons surtout dans les écoles et les institutions. Dans le cadre de notre programme de sensibilisation, nous avons collaboré avec l’ONG YouthFirst, l’ONG Child Guide, l’association Go WomenProject, ainsi que plusieurs dessinateurs malgaches.
J’en profite d’ailleurs pour faire appel aux influenceurs et aux artistes: « Si notre projet vous parle et que vous voulez travailler avec nous, n’hésitez pas à nous contacter. »
En décembre 2019, nous avons fait plusieurs interventions à Antananarivo. Nous sommes allés dans différentes écoles et nous avons organisé des ateliers pour échanger avec les élèves et les étudiants sur des thèmes divers et rarement abordés : relations toxiques et saines, reconnaître ses émotions, connaître les règles de sécurité du corps, etc.
Nous avons dialogué avec plus de 350 élèves que ce soit à travers des échanges, des vidéos ou des jeux. Ils nous ont donné des retours extrêmement positifs. Voici certains de leurs témoignages :
« Aujourd’hui, je me suis rendu compte que ma relation avec mon petit ami est toxique. J’ai des comportements malsains envers lui et lui aussi envers moi. Merci de m’avoir montré à quoi ressemble une relation saine. » NyAvo, 17 ans
« Je ne savais pas que l’amour de soi existait. Je n’aurais jamais pensé regarder dans le miroir et un jour me dire que j’étais digne d’amour. Même penser à le faire était insensé avant que je ne le fasse. Merci Omena de m’aider à commencer à accepter et à apprécier qui je suis. » Fanja, 16 ans.
Compte tenu de la situation sanitaire, nous n’avons pas pu faire plus d’interventions sur le terrain en 2020, mais avions doublé nos interventions en ligne à travers des groupes de soutien, des participations à des conférenceset des formations en ligne pour nos volontaires.
(7): Quelle est votre actualité ?
Nous sommes actuellement en transition par rapport à nos programmes, pour les avoir plus accessibles tout autant en ligne que sur le terrain. Avec le COVID toujours présent nous continuons notre campagne de sensibilisation en ligne en collaborant avec différentes organisations comme l’ONG Youth First, MUSA, ou Malagasy Women Empowerment: nous avons créé des espaces de partage pour faciliter les conversations entre différentes générations sur les sujets relevant du bien-être émotionnel et mental.
(8): Et pour finir, s’il n’y avait qu’une seule chose à retenir sur votre asso, quelle serait-elle ?
Ce n’est peut-être pas évident de voir le lien direct entre les abus d’ordre émotionnel/ psychologique sur le développement d’un pays, mais le lien est bel et bien là Le but d’Omena en brisant ce cercle vicieux de l’abus et de promouvoir l’estime de soi, l’autonomie individuelle ce qui au final initiera le développement de Madagascar.
(9): votre mot de la fin?
Pour pouvoir résoudre un problème il faut tout d’abord reconnaitre que le problème qui existe.
Tout le monde a déjà expérimenté ce dont c’est que les abus d’ordre émotionnel ou psychologique, cela de façon directe ou indirecte, si on ne commence pas à en parler le problème continuera.
Les conséquences sont visibles tous les jours: regardez autour de vous, ou en vous-même. Ainsi nous invitons tout le monde à rejoindre notre cause pour nous aider non seulement à continuer notre sensibilisation, mais à mener notre pays vers le développement.
Et pour finir je te remercie Francesca de nous avoir fait l’honneur de répondre à nos questions
Je vous invite à poursuivre sur le lien internet de l’association pour vous adhère ou même faire des dons.
